Page:Allais - On n'est pas des bœufs.djvu/150

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

En dehors de nombreux services suffrago-universels, notre parlementaire devait une infinité de petites sommes d’argent à l’excellent pépiniériste.

(Car, — triste à dire ! — on peut siéger au sein des assemblées délibératives et devoir de l’argent au monde.)

Appelons spirituellement, pour rendre plus cursif le conte, ce mandataire Amédée Duchèque, et poursuivons.

Duchèque, empêché de verser à son dévoué horticole le moindre acompte, eut l’idée de le dédommager, en honneurs.

Du dernier bien avec le gouvernement, comme le furent toujours les ennemis de la République, Duchèque implora pour son protégé le ruban du Mérite agricole, plus connu sous le nom de poireau.

— Comment donc, mon vieux Duchèque, c’est entendu ! fit le ministre d’alors, un