Page:Allais - On n'est pas des bœufs.djvu/202

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Dans le temps (oh ! comme ça ne me rajeunit pas, tout ça !), je menais au Quartier Latin une vie d’étudiant d’autant plus douce que j’en avais soigneusement banni les formalités les plus ennuyeuses, entre autres : les cours à suivre et les examens à passer.

Quand il faisait beau, je vivais dans le Jardin du Luxembourg ou aux terrasses des cafés.

Quand il faisait vilain, je me décidais à pénétrer dans l’intérieur des brasseries.

(N’exagérons rien : très passionné, à cette époque, pour les sciences physiques, je hantai souvent divers laboratoires. Saluons en passant mon premier maître en chimie, M. Berthelot, pour qui j’ai conservé une inaltérable et sympathique admiration.)

Un soir, dans je ne sais plus quelle petite brasserie de la rue Monsieur-le-Prince, il