Page:Allais - On n'est pas des bœufs.djvu/304

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aussi me ruai-je sur cette bonne fortune offerte.

Bien que d’une taille exiguë, ce Lapon avait de hautes visées et ne parlait rien moins que de placer la Laponie, sa chère Laponie, à la tête des nations civilisées, et cela dans pas très longtemps.

Il parlait un français très correct panaché, point désagréablement, d’un léger accent lapon, et scandait la plupart de ses phrases d’une petite lampée de swenska punch.

Moins l’accent lapon, j’imitais la conduite momentanée de cet homme du Nord : je sifflais, entre autres, le traître swenska punch avec un déplorable abus.

Sur ce que je m’informais pourquoi surtout il était venu en France, il dit :

— Pour peu que vous ayez voyagé sur les routes de France, vous avez remarqué, et principalement au bas des côtes, de gros