Page:Allais - On n'est pas des bœufs.djvu/46

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pétrer vaguement cette tâche en des laps fulgurants, et le reste de mon temps, je l’employais à lire les romans du père Dumas et du père Hugo, pour lesquels je professais une insondable admiration.

La pièce où je travaillais donnait, par une porte vitrée, sur un corridor assez fréquenté des miens, de sorte que j’étais la proie d’un contrôle incessant et des plus gênants.

Mais moi, malin, j’avais imaginé un truc qui mettait en déroute le regard vigilant de mon père et la surveillance indiscrète de ma mère.

Un énorme atlas, destiné à couvrir mes lectures prohibées, était placé là, à ma portée, toujours prêt.

Dès que j’entendais sonner le pas d’un de mes ascendants, v’lan ! j’ouvrais l’atlas protecteur ! Je m’appuyais sur le coude gauche, et j’avais, tout de suite, l’air d’un bon petit