De la viande, rien que de la viande.
La souris, qui, à l’état libre, est éminemment panphage, devient carnivore avec une facilité surprenante.
Non seulement carnivore, mais carnassière, dois-je dire, et cruellement carnassière.
Au bout d’un mois, toute souris soumise au régime exclusif de la viande s’est transformée en une sorte de petit animal féroce qui n’hésite pas à tuer ses congénères pour s’abreuver de leur sang et se repaître de leur chair.
C’est à ce moment qu’on remet en liberté ces inexorables barbares.
Alors, se produit un indicible carnage, un massacre général qui rappelle les plus tristes pages de notre histoire.
Puis, soudain, un grand silence.
Les vainqueurs repus s’endorment sur les cadavres mi-rongés des victimes : l’ordre règne à Varsovie.