Page:Allais - Rose et Vert-Pomme.djvu/256

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Nous voilà partis, le potache et moi. Le potache enchanté, moi vénérable.

Dans le parloir, devant le censeur qui préside à la rentrée des élèves, je redouble de respectability.

— Bonsoir, mon neveu.

— Bonsoir, mon oncle.

— Travaille bien, mon neveu, et fais en sorte de n’être point collé dimanche. Que ta devise soit celle de Tacite : Laboremus et bene nos conduisemus, car, ainsi que l’a très bien fait observer Lucrèce en un vers immortel : Sine labore et bona conduita, arrivabimus ad nihil. Et, surtout, sois poli et convenable avec tes maîtres : Maxima pionibus debetur reverentia.

Le pauvre potache, durant ce laïus, semblait un peu gêné de la cuisinière latinité de son oncle improvisé. Il risqua un timidement définitif Bonsoir, mon oncle !