Page:Allais - Vive la vie.djvu/132

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quoi nous consentîmes de la meilleure grâce du monde.

En route, il nous confia qu’il était inventeur, et qu’il allait révolutionner toute l’administration des phares :

— Vous occupez-vous de phares, messieurs ? fit-il.

— Oh ! vous savez, nous nous en occupons sans nous en occuper.

— Vous avez tort, car c’est là une question bien intéressante.

J’avais bien envie de prier l’inventeur de nous procurer la paix. Nous descendions la côte, à travers un paysage magnifique dans lequel un clément octobre jetait son or discret. Je me sentais plus disposé à jouir de cette vue qu’à entendre divaguer mon vieux type. Mais mon vieux type reprit, plein d’ardeur :

— Les phares, c’est bon quand le temps est clair ; mais le temps est-il jamais clair ?