Page:Allais - Vive la vie.djvu/240

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j’allais voir Louise, celle qui méritait des lettres si tendres et des post-scriptum si courroucés.

Et je la vis.

Petite, toute jeune, très forte, d’un blond ! pas extraordinairement jolie, mais juteuse en diable ! Louise abondait en plein dans mon idéal de ce jour.

Elle lisait, en attendant le colonel, une lettre que je reconnus. Au post-scriptum, elle eut un sourire, un drôle de sourire, et enfouit sa lettre dans sa poche.

Le colonel, traînant la patte, arrivait à son tour.

— J’ai reçu un mot d’Alfred, dit-il.

— Ah !

— Oui, il te dit bien des choses.

— Ah !

Et toute la grasse petite personne de Louise fut secouée d’un long frisson de rire fou et muet.