Page:Allais - Vive la vie.djvu/273

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Avant !

C’était l’aveu !

Car, pendant le dîner, nous n’avions parlé de rien.

Je me répétais le mot délicieux : Avant !

Et j’avais beau me cramponner à la réalité, je ne pouvais croire à mon bonheur.

Alors, puisqu’il y avait avant, il y aurait après et surtout pendant !

Nous fîmes un tour au Luxembourg, avant.

Et, tout de suite après, j’eus à ma libre disposition son joli petit corps lilial.

Lilial !… Ne souriez pas, vous pouvez m’en croire.

Son joli petit corps, blanc comme La Fleur de France, pur et immaculé comme elle !

Le lendemain matin, elle quitta mon domicile, comme aurait pu le faire une jeune souris élevée par une vieille anguille.

Je ne l’entendis pas sortir.