Page:Allais - Vive la vie.djvu/293

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(Une tante dont, par parenthèse, Constant n’avait jamais entendu parler, mais les tantes d’Hélène étaient si nombreuses et si éparpillées qu’on avait bien pu en oublier une, dans la nomenclature.)

Excellent observateur et même un peu superstitieux, le brave homme avait remarqué que chaque retard d’Hélène coïncidait pour lui avec une faveur administrative.

Un soir, Hélène était rentrée à minuit et demi ; le lendemain matin, le chef de bureau dit à Constant, sur un ton d’extrême bienveillance :

— Mais, mon cher Lejaune, vous êtes en plein courant d’air. Installez-vous donc dans le coin du bureau, vous serez beaucoup mieux.

Et toujours, toujours la même coïncidence ! L’étrange de l’histoire, c’est que, plus le retard d’Hélène était considérable, plus la faveur était précieuse. Ainsi, qua-