Page:Allais - Vive la vie.djvu/62

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Son air modeste et pieux, sa parole onctueuse comme un cold-cream céleste, son horreur des débauches d’à présent, allèrent droit au cœur de la vieille dame, qui s’en remit à lui pour toutes choses, tant divines que terrestres.

La marquise avait une petite femme de chambre, laquelle était — et je ne crains nul contredit à cet égard — la plus jolie fille de la paroisse et même du diocèse.

Mettez une tête de jeune Anglaise chimériquement blonde sur une poitrine de nourrice bourguignonne — une nourrice vierge, bien entendu — terminez le tout par les délicates extrémités de la duchesse de X…, et vous obtiendrez Sidonie.

Très pudique et comme honteuse des planturosités de sa gorge, Sidonie dissimulait son indécent corsage sous une sempiternelle pèlerine noire qui la faisait plus désirable encore.