Page:Allandy - L'Alchimie et la médecine, 1912.djvu/103

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Paracelse prouverait qu’il s’agit d’une réunion de Paracelsistes enthousiastes (Figuier). Sans doute, le fondateur connu de la R.-C., Valentin Andreæ, déclare que sa société est la réalisation de l’Elie Ariste prédit, mais il semble qu’il faille chercher plus loin. Peu importe la légende écrite par lui (Fama, Francfort s. /M., 1617) relative au tombeau de Chrétien Rozenkreutz. Beaucoup plus intéressante est l’explication de son symbole. E. Lévi (Hist. de la Magie) en a donné une explication éloquente : « La rose, dit-il, qui a été de tout temps l'emblème de la beauté, de la vie, de l’amour et du plaisir, exprimait mystiquement la pensée secrète de toutes les protestations manifestées à la Renaissance. C’était la chair révoltée contre l’oppression de l’esprit ; c’était la nature se déclarant fille de Dieu comme la grâce ; c’était l’amour qui ne voulait pas être étouffé par le célibat ; c’était la vie qui ne voulait plus être stérile ; c’était l’humanité aspirant à une religion naturelle, toute de raison et d’amour, fondée sur la révélation des harmonies de l’être dont la rose était pour les initiés le symbole vivant et fleuri… La rose, en effet, est un pentacle ; elle est de forme circulaire, les feuilles de la corolle sont taillées en cœur et s’appuient harmonieusement les unes sur les autres ; sa couleur présente les nuances les plus douces des couleurs primitives, son calice est de pourpre et d’or. Flamel ou plutôt le juif Abraham en faisait le signe hiéroglyphique de l’accomplissement du Grand-Œuvre… Telle est la clef du roman de Clopinel et de G. de Lorris. La conquête de la