Page:Allandy - L'Alchimie et la médecine, 1912.djvu/135

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enlève aux minerais leurs impuretés, de même il ôte au corps malade les immondices qui entravent le jeu des fonctions naturelles de l’économie ». Cette théorie fut, selon la pittoresque expression d’Hœffer, « la pomme de discorde jetée au milieu de la tourbe des médecins ». Pendant que Th. Eraste et Dessenius, en Allemagne, s’élèvent avec rage contre Paracelse, suivis de Seidel, Soner, Stupanus, Gesner, etc., la Faculté de Paris s’émeut : elle fait d’abord censurer cent des propositions de Paracelse, puis, voyant le mal augmenter, rend l’arrêté suivant :

« Tout le Collège de la Faculté de Médecine ayant été convoqué à l’effet de porter un jugement pour servir de règle relativement à l’antimoine, il a été décidé, d’après l’autorité de ceux qui se sont illustrés en médecine et pour les raisons déjà exposées devant M. le Procureur général, que l’antimoine est une substance délétère et, comme tel, doit être classé parmi les simples de nature vénéneuse ; et que, de plus, il n’existe pas de préparation qui puisse le corriger de manière à en permettre l’usage sans danger. — Décrété aux Ecoles de Médecine, le 3e jour des calendes d’Août de l’an 1566 ». Cet arrêté provoqua de vives protestations de la part des chimistes tels que Joseph Duchesne (Quercetanus), Israël Harvet, D’Orléans, tandis que la vieille médecine galénique par les plantes était défendue par Aubert, Jacques Grévin de Clermont, et Riolan, le fils du célèbre anatomiste. La iatrochimie trouva un soutien très fort dans la Faculté de Montpellier qui se déclara contre celle de Paris. C’est pour attaquer