médico-philosophiques. Van Helmont avait le dernier, su faire la synthèse de ces deux notions ; 1o Une force vitale immatérielle (archées) et 2o Son “ modus agendi ” d’ordre chimique (les ferments). Après lui, un abîme se creuse entre ces deux conceptions et nous voyons évoluer séparément deux courants opposés : l’un spiritualiste, vitaliste, qui rattache tous les phénomènes physiologiques à la force vitale ; l’autre, matérialiste, qui veut expliquer toute la vie par des réactions chimiques. Le premier a pour foyer la Faculté de Montpellier qui a toujours fait intervenir en médecine beaucoup de considérations philosophiques. Le second a pour centre Paris, essentiellement positiviste et préoccupé uniquement de l’étude des faits.
Ce fut en Allemagne que commença le conflit. D’une part, Sylvius (1614-1679) développa la théorie des ferments de Van Helmont, mais en niant les archées. Pour lui, tous les phénomènes de la vie se réduisent à des fermentations, des distillations, des effervescences, et ces réactions ne se passent qu’entre les éléments liquides de l’organisme, les parties solides de ce dernier étant absolument inertes. Pour lui, le foie ne secrète pas la bile, ni les mamelles le lait, mais ces liquides préexistent, tous formés dans le sang. Toute la pathologie se ramène alors à l’âcreté des humeurs et la thérapeutique consiste à neutraliser cette âcreté. Avec Sylvius, c’est Boerhaave, de Leyde (1668- 1738) qui veut expliquer la vie par des phénomènes d’ordre physique et mécanique (relâchement ou hypertension des