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leur rencontre : c’est la croix des Gnostiques et probablement aussi des Rose-Croix : c’est un signe d’adaptation.

Les Gnostiques ont voulu voir dans le nom divin hébraïque formé des quatre lettres : Iod-Hé-Vau-Hé, un symbole de même genre. Les trois premières lettres, différentes entre elles, représentent les trois principes. La dernière, qui est une répétition, donne au tout la valeur d’une unité complexe d’ordre supérieur : Ainsi levé serait, comme la nature, formé de trois principes (trois lettres différentes) et de quatre éléments (quatre lettres en tout).

Les lettres I. N. R. I. qu’on lit sur la croix chrétienne seraient susceptibles de la même interprétation — et, au lieu de s’en tenir à la lecture habituelle (Iesus Nazarethus sex Iudæorum) certains alchimistes avaient fabriqué, d’une manière quelque peu fantaisiste, cet axiome : Igne Natura Renovatur Integra.

On peut encore représenter l’aspect positif par une surface ou un volume plein, l’aspect négatif par une surface ou un volume vide : la réalisation, l’“ intermédiaire ”, consistera à mettre le plein dans le vide. De là, tous les symboles phalloïdes de l’antiquité dans lesquels on ne veut souvent chercher qu’une obscénité. Mais le symbole le plus important par son ancienneté et sa répétition dans les Œuvres alchimistes est le Serpent Ouroboros (le Serpent qui se mord la queue). Sa bouche ouverte représente l’espace vide, le passif, sa queue le volume plein, l’actif ; le plein est attiré par le vide et le serpent mord sa queue. De cette attraction des pôles de noms contraires va résul-