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ter le mouvement perpétuel. Or, le signe qui s’impose pour symboliser ce mouvement, c’est le cercle qui n’a ni commencement, ni fin, et c’est pourquoi le serpent est enroulé en un cercle fermé. L’Ouroboros, venu des Grecs, comme nous le verrons, semble avoir une origine plus lointaine dans l’Inde. Ainsi, dans une figure dite “ Pradjapati ” destinée à figurer la création du monde et reproduite par Ménard (La Mythologie dans l’art), on voit Brahma qui émet un triple souffle aboutissant, d’une part à une femme (principe passif), de l’autre à un homme (principe actif) et, entre les deux, à un couple formé d’un homme et d’une femme se tenant par les mains (principe d’équilibre). Au-dessous est l’œuf du monde, à l’intérieur duquel on voit précisément l’Ouroboros entouré des douze signes du Zodiaque. Rapprochons-en encore, l’image hindoue de Brahma se mordant le pied. Dans beaucoup d’autres symboles l’Ouroboros se retrouve avec la signification d’une force universelle doublement polarisée.

Il y a d’autres représentations encore. Plaçons-nous au point de vue astrologique : Des deux astres principaux qui éclairent la terre, le soleil et la lune, le soleil qui a sa lumière propre et qui est le pivot de tout le système est véritablement actif et fixe. La lune qui ne fait que refléter sa lumière est passive et mobile. Or, le soleil se représente par un point entouré d’un cercle : le point, c’est le soleil lui-même, le cercle, c’est le mouvement perpétuel des astres qui gravitent autour de lui. Quelquefois, on simplifie le signe en un cercle seul. La lune se représente par sa forme