Page:Allandy - L'Alchimie et la médecine, 1912.djvu/35

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Ainsi, dans l’Egypte ancienne, il y avait un dieu éternel, auteur de toutes choses, se présentant en trois personnes : 1o le père (principe positif) ; 2o un personnage féminin (négatif) qui joue le rôle de mère, mais qui demeure toujours vierge ; 3o leur fils. Cette trilogie s’exprime différemment suivant les régions de l’Egypte. C’est surtout Osiris qui porte sur sa tête le globe du soleil, avec Isis, sa sœur et son épouse (égale et de nom contraire), coiffée du croissant lunaire, et leur fils Horus réunissant les deux attributs. C’est encore Phtâ qui féconde une vierge et lui fait enfanter le bœuf Apis ; c’est enfin, à Thèbes, Ammon-Râ, son épouse Maut et leur fils Chons.
En Chaldée, le dieu-synthèse Ilou ou Assour se présente sous trois formes : Anou ou Oannés (actif), Ben (passif) et Bin, le fils (neutre).
En Phénicie, c’est Baal, assimilé au soleil, Astarté, à la lune, et Melkart, à Mercure.
En Perse, Zoroastre a enseigné qu’en face d’Oromaz (créateur), il y a Ahriman (destructeur), mais entre les deux, Mithra sert d’intermédiaire.
Dans l’Inde, on croit que Brahma s’est révélé une première fois homme d’un côté, femme de l’autre, formant par conséquent le troisième terme, la résultante. Puis, il s’est définitivement révélé par une trinité (Trimourti) plus séparée : C’est Brahma (créateur), Siva (destructeur) et Vischnou (l’intermédiaire). Ici, une notion nouvelle apparaît, c’est que le principe destructeur (analogue au négatif, au passif) peut être bon ou méchant suivant les