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les grands principes de la philosophie hermétique. Il n’est pas étonnant qu’avec de telles vues, les Hermétistes aient cherché à opérer des transmutations de forme matérielle ou de force vitale. En devenant réalisateurs, ils sont devenus des alchimistes au sens propre du mot. Leurs objets principaux étaient : la transmutation métallique, la médecine universelle, la palingénésie et la création de l’Homunculus.

a) LA TRANSMUTATION MÉTALLIQUE. — « Les espèces sont immuables et ne peuvent être changées les unes dans les autres, mais le plomb, le fer, le cuivre et l’argent ne sont pas des espèces : c’est une même essence dont les formes diverses nous semblent des espèces ». Tel est, exprimé par Albert le Grand (De Alchemia, in Theatr. chim. t. II, p. 459), le principe sur lequel repose la recherche de la transmutation. Or, le dogme de la spécificité des corps simples est sérieusement battu en brèche aujourd’hui, surtout depuis la découverte du Radium et des Rayons X. D’ailleurs, la disproportion est frappante entre les quatre éléments fondamentaux de la chimie organique (C. H. O. Az.) et les quelque soixante corps simples de la chimie minérale. C’est pourquoi Moissan, dans son traité de Chimie Minérale (1904, t. II), dit que la physique actuelle conçoit, comme la chimie, une divisibilité de la matière plus grande que celle qu’on a admise jusqu’à présent. Un des meilleurs arguments en faveur de cette thèse est fourni par les cas d’allotropie des corps simples (phosphores rouge et blanc ; carbone-charbon et