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et rapidement cette évolution des métaux encore imparfaits. Il s’agissait, en quelque sorte, de soigner les métaux imparfaits et l’alchimiste était, pour ainsi dire, un médecin de la matière. C’est dans ce sens que Geber dit « Apporte-moi les six lépreux (les six métaux imparfaits) que je les guérisse. »

Nous n’avons pas à entrer ici dans le détail des manipulations et des opérations employées pour fabriquer la pierre philosophale, agent des transmutations. Papus (Traité de Science occulte) et R. Schwaeblé (L’Alchimie) ont bien traité ce point. Notons que toutes les opérations se faisaient sur une lampe à huile, ou au moyen de la chaleur solaire réfléchie par des miroirs. Kircher (Mund. Subt.) donne une description, avec figure, de l’Athanor, ou fourneau philosophique sur lequel cuisait l’“ œuf ” ou récipient ovoïde dans lequel se faisait l’opération. Ajoutons que le Grand Œuvre devait être accompli sous l’influence d’un agent mystérieux, désigné dans les traités alchimiques sous le nom de “ feu secret ”. Quelques-uns pensent que les alchimistes s’efforçaient de donner un peu de leur propre vie à la matière en la magnétisant à l’aide de passes.

Les traités alchimistes sont fort peu explicites quand il s’agit d’indiquer la matière première surtout. Pour les opérations elles-mêmes, ils sont assez clairs. Néanmoins, les alchimistes préféraient représenter ces indications par des symboles et c’est ainsi qu’à l’entrée de Notre-Dame de Paris, il y a des bas-reliefs allégoriques — et c’est à Guillaume de Sildy, un des architectes de la Cathédrale, qu’on