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précédents : on y voit le sacrifice d’Abraham, et plus loin, un chevalier traversant un fleuve, tandis que de la pointe de sa lance s’échappe un oiseau. La porte de droite représente d’une part, Job entouré de ses amis, et d’autre part, la légende de Saint-Christophle portant un homme qui devenait de plus en plus lourd. Ces deux tableaux seraient des façons de symboliser les épreuves par lesquelles doit passer l’alchimiste et d’autre part, la multiplication de la pierre.

Ce n’est pas tout : on a voulu voir dans la façade de la cathédrale, abstraction faite de la flèche qui est plus moderne, la forme d’un Athanor, et dans son profil, la figure d’un sphynx accroupi, très bien proportionné d’ailleurs, et destiné à symboliser, comme le sphynx antique, les mystères de l’initiation et de l’adaptation hermétique.

Et c’est ainsi que les alchimistes auraient multiplié partout leurs allégories.

L’allégorie la plus singulière est la fameuse Table d’Emeraude, faussement attribuée à Hermès, et qu’on retrouve dans tous les traités alchimiques du moyen âge. Elle résume le détail de la préparation de la pierre, comme on le voit très bien d’après le commentaire de l'Hortulain (annexé aux Œuvres alchim. de R. Bacon. Lyon, 1557) et elle débute par une affirmation de l’analogie universelle : « Il est vrai — sans mensonge — et très véritable. Ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et ce qui est en bas est comme ce qui est en haut, pour faire les miracles d’une seule chose… »