Page:Allandy - L'Alchimie et la médecine, 1912.djvu/65

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leur croissance, s’affaissent, épaississent leur membrane (véritable sclérose) et meurent. Ces productions ont encore la faculté d’organisation et de différenciation. Stéphane Leduc en donne une description complète ainsi que le moyen de les obtenir dans son livre “ Théorie Physico-Chimique de la Vie ” [Paris, 1910).

d) L’HOMUNCULUS. — Ici, l’ambition de l’alchimiste atteint son summum. Il s’agit d’imiter l’œuvre la plus parfaite de la création et de produire l’homme de toutes pièces. C’est le couronnement logique du Grand Œuvre, l’accomplissement du travail de Prométhée, c’est-à-dire la reproduction intégrale, par la science de tout ce qu’a fait la toute-puissance de la Nature : rêve insensé, assurément, mais qui ne manque pas de grandeur. Cette conception de l’homme artificiel nous choque beaucoup plus, a priori, que l’idée de la transmutation, mais aux hommes imbus des théories alchimiques que nous avons essayé de résumer, elle apparaissait comme naturelle et raisonnable. En fait, une telle entreprise se rapprochait bien près de la Magie et s’éloignait beaucoup de la chrysopée plus matérielle des faiseurs d’or : des considérations toutes mystiques y intervenaient et c’était surtout le chapitre de la Genèse où il est dit que Dieu fit Adam du limon de la terre, alors que ce mot “ adam ” signifie en hébreux “ terre rouge ”. Il s’agissait donc, dit E. Lévi, de retrouver la terre adamique qui est le “ sang coagulé de la matière vivante ” (comme les métaux sont le sang coagulé