Page:Allandy - L'Alchimie et la médecine, 1912.djvu/67

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semblable autour du nom d’Albert le Grand : il aurait réussi, selon quelques chroniqueurs, à fabriquer un homunculus, après trente ans de travaux, et cette étrange créature raisonnait si bien, que St-Thomas d’Aquin, à qui il voulait tenir tête, brisa sa fiole d’un coup de bâton et le réduisit à néant. Il s’agissait là d’une allégorie qu’E. Lévi explique ainsi dans son Histoire de la Magie :

« Albert le Grand n’avait commis ni le crime de Tantale, ni celui de Prométhée, mais avait achevé de créer et d’armer cette théologie purement scholastique issue des catégories d’Aristote et des sentences de Pierre Lombard. St-Thomas d’Aquin brisa d’un coup tout cet échafaudage de paroles par la proclamation de l’empire éternel de la raison… Aristote, galvanisé par la scholastique, était le véritable homunculus d’Albert le Grand ».

Quoi qu’il en soit, cette question de l’homunculus achève de montrer l’Alchimie sous son vrai jour : le grand Œuvre qu’elle poursuit est le problème même de la vie, « c’est la recherche du point central de transformation où la lumière (astrale) se fait matière et se condense en une terre qui contient en elle le principe du mouvement et de la vie » et si nous avons déjà pu dire que l’alchimie était la chimie intégrale, nous pouvons maintenant ajouter qu’étant la Science suprême de la vie, elle constitue également une « Médecine intégrale » et c’est à ce point de vue qu’elle est surtout capable de nous intéresser.