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savant avait changé des racines et des terres en or. Dans les Annales de Song (Mémoires concernant la civilisation chinoise, par les missionnaires de Pékin, t. II, p. 493), on lit que “ Yang-Kïaï ”, sur la croyance que l’on pouvait changer les pierres et les tuiles en or, quitta ses emplois pour travailler au Grand Œuvre.

Il est fort possible que ces idées originaires de Chine aient passé de la Chine à l’Inde, de l’Inde à l’Assyrie, à la Chaldée, à l’Egypte.

EGYPTE. — C’est là, en effet, qu’elles commencent à apparaître clairement. Berthelot (Origines de l’Alchimie) a prouvé que les papyrus de Leyde, tirés d’un tombeau thébain, confirment, bien cette origine égyptienne. C’est ainsi que le signe alchimique qu’emploient les Egyptiens pour désigner l’eau est identique à son hiéroglyphe, de même pour l’or ; et enfin la notation du mercure est à rapprocher de la représentation ordinaire de Thôt (Hermès Trismégiste) avec la tête surmontée d’un disque et de deux cornes en croissant. Enfin les noms des dieux, des hommes, des mois, des lieux, les allusions de tout genre, les idées et les théories exposées dans les manuscrits et les papyrus correspondent avec une grande précision à ce que nous savons de l’Egypte de cette époque.

La tradition veut que le roi Thôt, divinisé, soit le père de toute la Science hermétique. Les Egyptiens en ont fait le représentant de la Sagesse, de la Raison, le protecteur des lois. Dans les inscriptions de la dernière dynastie, on voit qu’il est appelé " Dieu-Un, créé de lui-même ”.