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de l’être qu’il anime et qu’il quitte après la mort. En outre, ce double avait la propriété de s’extérioriser partiellement et une bonne partie de la médecine égyptienne consistait à agir sur ce double extériorisé, au moyen de différentes pratiques purement magiques. Nous retrouverons cette notion du corps fluidique au moyen âge.

Enfin, s’appuyant sur le témoignage d’auteurs arabes, Kircher (Œdipus Aegyptiacus, Rome, 1652) prétend que les Egyptiens recherchaient déjà la Panacée Universelle. D’après le même auteur (Œd. Aeg. T. III, ch. lV), à côté de la médecine physique par les drogues, dont le choix était réglé par la théorie des signatures (voir plus loin), il y avait deux autres modes de thérapeutique : l’une, appelée “ Eucheticum ”, employait les prières et les incantations et correspondait à ce que sera la médecine mystique du Moyen Age et celle des Rose-Croix ; l’autre, “ Amuletarium ”, se proposait d’utiliser les influences des astres concentrées et en quelque sorte fixées sur des talismans. Nous verrons que c’est là le fondement de toute la médecine hermétique.

GRÈCE. — De l’Egypte, l’Hermétisme devait très rapidement passer en Grèce puisque, avant Platon et Aristote, la plupart des auteurs des systèmes philosophiques en Grèce étaient des initiés des temples de Memphis, Thèbes et Héliopolis. Tels sont Thalès, Pythagore et Démocrite. Thalès, de l’école Ionienne, vécut au VIIe siècle av. J.-C. Il admit que le principe de toute matière est unique, et il pensa qu’il résidait en l’eau. Anaximène (VIe s.) attribua