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« muets parlent. » Cet Ostanès aurait été le maître et l’initiateur de Démocrite et aurait vécu à l’époque d’Hippocrate ; Hérodote (VII-LXI) et Pline en parlent comme d’un compagnon de Xerxès.

Au IIIe siècle avant notre ère fut fondée l’Ecole d’Alexandrie par laquelle les médecins grecs purent prendre un contact direct et permanent avec les médecins d’Egypte, et alors, la médecine grecque, jusque-là toute dogmatique se mélangea à l’empirisme compliqué des Egyptiens, qui ne tarda, d’ailleurs, pas à prévaloir avec Sérapion. Les médicaments se multiplièrent à l’infini.

Le Serapeum de Memphis dont Mariette a retrouvé l’emplacement, fut un des plus grands centres médico-alchimiques. En effet, « la parenté étroite qui a toujours existé entre la préparation des médicaments et les études chimiques, nous explique pourquoi les alchimistes le regardaient comme leur plus vieux laboratoire » (Berthelot).

La médecine grecque était fort imprégnée des doctrines astrologiques et, en même temps, de la science des nombres, comme on peut en juger par la “ Sphère de Démocrite ”, inscrite dans le papyrus V de Leyde et par les deux “ Cercles de Petosiris ” cités par Berthelot (Coll. Alch. grecs). C’est principalement par l’intermédiaire de Pythagore que cette science des nombres aurait été importée d’Egypte : On se servait des tables astrologiques pour tirer un pronostic d’après le jour où le malade s’était alité. Cette combinaison de l’astrologie à la médecine devait n’occuper qu’un rôle assez secondaire cependant, et, si elle s’est prolongée