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Page:Allandy - L'Alchimie et la médecine, 1912.djvu/82

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l’agent essentiel sur lequel on essayera d’agir avant tout.

ROMAINS. — Avec Galien, la médecine traditionnelle était arrivée à Rome. Elle fut pratiquée par Celse qui vécut à la fin du Ier siècle de notre ère et qui n’y ajouta pas grand chose. Mais peu après vint Cœlius Aurelianus qui essaya de remettre en honneur le système de Thémison sur le “ strictum ” et le “ laxum ”, d’ailleurs sans aucune originalité.

A ce propos, il est à remarquer que ce système, en apparence si différent du précédent, peut néanmoins avoir été inspiré par les théories hermétistes, partout en honneur dans l’antiquité. Seulement, au lieu de considérer le mode de manifestation extérieure des choses qui s’exprime par un quaternaire (quatre éléments, quatre humeurs), ce système s’appuie sur l’équilibre des deux principes constituants, lesquels représentent des qualités abstraites (principes actif et passif, mâle et femelle, soufre et mercure). C’est pourquoi nous en retrouverons les traces au moyen âge.

Au milieu du IIe siècle, nous assistons à Rome à un fait curieux : les philosophes païens, pour pouvoir lutter contre le christianisme naissant, dévoilent publiquement les théories mystiques des temples, restées jusque-là secrètes, et produisent ainsi un mouvement mystique qui, combiné avec celui de leurs adversaires chrétiens, viendra, après une très longue incubation, se manifester dans les monastères et fournir un aliment aux spéculations du moyen âge. Parmi ces philosophes, citons Plotin, disciple d'Ammo-