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ceux-ci ce qui est en défaut ou ôter ce qui est en excès… etc. » Mais il semble qu’après Géber ces notions théoriques deviennent moins précises. Dans tous les cas, en admettant même que les Arabes aient cherché de bonne foi la transmutation véritable, l’on voit qu’ils se sont assez peu inquiétés de la recherche d’une panacée universelle. De même faisaient-ils peu usage des talismans dont les Egyptiens leur avaient donné le modèle. Quant aux questions physiologiques qui caractérisent l’alchimie complète du moyen âge, il n’en est pas encore question chez eux.

Le Moyen-Age Occidental

L’alchimie et la médecine des Grecs conservées à l’état de vie ralentie pendant toute la période arabe, vont prendre en Occident, au moyen âge, un développement considérable et vont se fusionner de plus en plus jusqu’à l’époque de la Renaissance. Au point de vue de la pensée et de l’élaboration des théories, le moyen âge est bien loin d’avoir été une période stérile. Seulement, au cours de cette floraison extraordinaire, un dogme s’est développé qui a forcé tous les autres à rester secrètement dans l’ombre : le dogme religieux. Ce n’est qu’en étudiant plus à fond cette époque de l’histoire qu’on s’aperçoit de sa richesse et on peut dire que, de même que notre époque moderne est celle de l’action, le moyen âge fut essentiellement l’époque de la pensée.

Nous avons vu les Arabes apporter en Espagne la Science grecque. Mais, en même temps, à l’autre extrémité de