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l’Europe, Byzance constitue un foyer scientifique dont les Croisades ont singulièrement étendu le rayonnement. Là, des médecins célèbres tels qu’Actuarius, Psellus (1020- 1110) continuent à pratiquer l’alchimie. Enfin, les moines ont rapporté de Rome des débris de la science médicale antique qu’ils conservent et multiplient sous forme de “ Réceptaires ”. C’est ce courant qui produira, vers les Xe et XIe siècles, les écoles des Bénédictins de Salerne et du Mont-Cassin, qu’illustreront Gerbert, Gilles de Corbeil, Ste Hildegarde, Alain de Lille (1114-1202), Nicolas et Rosinus (Ce dernier a laissé un traité sur la pierre philosophale). En 1206 se fonde l’Université de Paris, avec sa faculté de médecine, tandis que celle de Montpellier est déjà célèbre. Alors, après Albert le Grand, nous voyons apparaître les grands médecins alchimistes : Bacon, Arnauld de Villeneuve, Pierre d’Abano,

Roger Bacon, né en 1214, en Angleterre, étudia d’abord à Oxford, puis à Paris : il apprit la médecine dans le Couvent des Cordeliers, à Paris. Persécuté par ses supérieurs religieux, Bacon, qui s’était fait franciscain trouva un protecteur en la personne du pape Clément IV. Mais ce dernier étant mort, il fut enfermé pendant dix ans et mourut à Oxford, un an plus tard (1294) disant : « Je me repens de m’être donné tant de mal pour détruire l’ignorance. »

Bacon fut une des plus belles intelligences de cette remarquable période, et son érudition embrassa toutes les branches. C’est lui qui, le premier, signala à Clément IV l’erreur du calendrier Julien, dont la réforme ne devait être établie