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coup. A Rome, il rencontra Raymond Lulle qui devait devenir son élève. Le reste de sa vie se passe en luttes contre le clergé de l’Inquisition : pour avoir écrit, par exemple, que « les œuvres de Charité et de Médecine devaient être plus agréables à Dieu que le sacrifice de l’autel », ses ouvrages furent brûlés et, malgré sa grande célébrité, malgré l’influence considérable qu’il avait exercée à la Cour de Benoît XI, puis de Clément V, il dut à la fin s’enfuir de Paris. Il mourut en 1310. Ses œuvres ont été réunies dans les éditions de Lyon 1520, 1532, 1586 et Bâle 1585. Elles comprennent un très grand nombre de traités médicaux et des œuvres alchimiques, parmi lesquelles le “ Thesaurus Thesaurorum et le Rosarius philosophorum ” sont les plus importantes. On a posé, sans pouvoir la résoudre, la question de savoir si ce titre « Rosarius » ne cachait pas le symbole de quelque société secrète analogue à la Rose-Croix et dont Arnauld de Villeneuve aurait fait partie. Les alchimistes qui vinrent après lui disent qu’il posséda la pierre philosophale. Son contemporain Jean André, célèbre jurisconsulte, écrivit dans les “ Additions au Spéculum de Durand, Paris, 1522 ”, sous le titre : De crimine falsi :

« De nos jours on a vu Me Arnauld de Villeneuve, grand théologien et médecin à la Cour de Rome, et aussi grand alchimiste, faire des baguettes d’or que l’on pouvait soumettre à toutes les épreuves », et Raymond Lulle, dans son “ Lapidaire ”, écrit qu’Arnauld transmua devant lui du plomb “ en or excellent ”.