Page:Allard - Des causes de l’infériorité de l’agriculture française.djvu/43

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dont les routes sont mauvaises, les cultures fourragères sont d’un grand secours pour fumer ces terrains sous forme d’engrais végétaux. Pour obtenir ce résultat, on sème sur ce terrain des plantes vigoureuses, d’une croissance rapide, qui ont de larges feuilles et puisent dans l’air la plus grande partie de leur nourriture.

Le trèfle, la vesce, la gesse, le lupin, le blé noir, le colza, la navette, et le seigle sont employés pour cet usage.

Les prairies naturelles, sont dans l’opinion du public le meilleur remède qu’on puisse opposer à l’assolement triennal. On croit généralement qu’elles seules peuvent constituer la base d’une agriculture vigoureuse.

Cette idée est erronée. Il est vrai que les prairies naturelles fournissent chaque année une certaine masse d’engrais, mais une partie de cette masse devant être consacrée à l’entretien de la fertilité primitive de la prairie, il en résulte que l’on n’a pas autant d’engrais à sa disposition, qu’on l’avait cru d’abord et qu’un tel moyen en économie rurale est peu rationnel.

En effet si l’on en excepte quelques prairies, arrosées avec des eaux riches en principes fertilisants ou contenant des sels de chaux, de potasse et de soude, les prés naturels donnent rarement un produit, en fourrages, aussi considérable que celui qu’on retire des champs soumis à une culture intensive, à un assolement judicieux.

C’est ainsi qu’on retire des terres en culture, indépendamment des céréales et autres produits de commerce, des récoltes en fourrages divers au moins aussi considérables que celles fournies par les prairies permanentes.

C’est ainsi, qu’il faut une étendue assez considérable de