Page:Allart - Histoire de la République de Florence.djvu/25

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CHAPITRE III.

FLORENCE SE DIVISE EN GUELFES ET GIBELINS.


Les Florentins avaient pris peu de part aux luttes des Guelfes et des Gibelins, qui divisaient l’Italie entre le parti de l’Église et celui de l’Empire, quand une querelle de famille vint tout à coup les partager eux-mêmes en Guelfes et Gibelins : Gherardo Orlandi était podesta, lorsqu’un Biiondelmonte de la famille noble dos Buondelmonli, cavalier aimable et beau , promit d’épouser une fille des Amidei (1215). Un jour qu’il se promenait à cheval par la ville, une femme de la maison des Donati, Aldruda, l’appelle, descend aussitôt, suivie de sa fille, l’aborde, et lui fait compliment sur son mariage, en le blâmant d’épouser une Amidei, qui n’était ni belle ni faite pour lui. Elle ajoute : — Je vous avais gardé ma fille ; et, comme la porte était restée ouverte, elle la lui montre ; la fille était d’une beauté rare ; Buondelmonte s’enflamme pour elle, et .sans songer aux Amidei, à la foi jurée, à l’injure qu’il allait faire, ni aux périls où il se jetait : — Puisque vous me l’aviez gardée, dit-il à la mère, je serais un ingrat de la refuser. — Et bientôt il l’épouse. Les Amidei outragés crient vengeance ; les Uberti, leurs parens, partagent leur ressentiment ; ils jugent, avec beaucoup d’autres de leurs parens, qu’une pareille injure ne peut se supporter sans honte, ni se venger que par la mort de Buondelmonte. Quelques-uns opposent le danger d’un parti si violent, Moscha de Lamberti répond : — Qui pense û tant de choses n’en conclut jamais aucune. — Et il ajoute la fameuse sentence qui décida ces luttes : cosa fatta capo ha, ce qui voulait dire qu’il fallait commencer. Le jour de Pâques, les mécontens se réunissent dans la maison des Amidei, à Santo Stefano ; Buondelmonte, galamment vêtu de blanc sur un cheval