Page:Allart - Histoire de la République de Florence.djvu/257

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ce que les Florentins appellent amonceler ou accatastare, cet impôt fut nommé il catasto, haï des grands autant que béni du peuple, qui fut enchanté aussi de la générosité de Jean de Médicis, car Jean soutint l’impôt dont il devait être frappé plus que personne à cause de ses grandes richesses : sa renommée et son autorité s’élevèrent jusqu’aux étoiles. Et on se rappela l’histoire de Pierre Albizzi qui avait soutenu la loi de l’admonétement, quoiqu’elle fût destinée contre lui. Le peuple, emporté par son triomphe et voulait donner à la loi un effet rétrograde, la prudence de Jean de Médicis prévint ce danger et maintint la tranquillité publique.

La paix avec le duc de Milan est conclue à Ferrare par la médiation d’un légat du pape ; mais Visconti en viole aussitôt les conditions ; la ligue reprend les armes, et les Milanais sont complètement battus à Maclovio. Cette défaite ramène le duc à la paix. Florence avait conçu de la jalousie contre Venise qui s’agrandissait seule, et Venise se défiait de la lenteur de Carmagnola à poursuivre scs succès (1428.). La paix fut donc conclue : les villes de la Romagne furent rendues aux Florentins : Brescia resta aux Vénitiens, auxquels le duc céda Bergame et son territoire. Florence avait dépensé trois millions cinquante mille ducats dans cette guerre, d’où elle ne tira que la gloire d’avoir entravé de nouveau la fortune des Visconti.



CHAPITRE IX.

EXPÉDITION DE LUCQUES.


Jean de Médicis allait mourir (l429) ; ce citoyen laissait en héritage à son fils Côme ses grands biens et cette qualité qui fonde les maisons, leur donne le temps d’amasser des forces et du crédit, cette qualité par où les premiers