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CHAPITRE XI.

EXIL DE CÔME DE MÉDICIS.


Côme de Médicis, depuis la mort de Jean son père, s’était occupé davantage des affaires et avait vivement inquiété Rinaldo des Albizzi ; la ville se partageait entre quelques familles puissantes ; Côme avait la sagesse de son père, un esprit plus élevé ; il était plus habile, plus aimable, plus ambitieux, plus grand ; il disposait de ses richesses avec une générosité plus intentionnée ; mais il gardait en tout la mesure, et, comme ses ancêtres, il devait ménager et dominer la fortune.

Niccolo da Uzano était mort la même année de la paix (1433), puissant jusqu’à la fin et laissant une grande réputation. Quoiqu’il eût redouté Jean et Côme de Médicis, il n’avait jamais voulu les attaquer de front, soit à cause des guerres extérieures ; soit par prudence ; il s’était refusé aux invitations de Barbadoro, qui avait été une fois le presser de Se joindre à Rinaldo pour abaisser les Médicis, et par un jeu sur son nom, il lui avait souhaité un esprit plus mur et une barbe d’argent. Mais lorsque Uzano fut mort et la guerre finie, Rinaldo ne cacha plus sa crainte ; il voulait se venger des Médicis, car c’était leur parti qui avait mené les calomnies contre lui durant la guerre de Lucques ; quoique ce parti eût voulu l’entreprise, comme la guerre avait été dirigée le plus souvent par le parti opposé, les amis des Médicis avaient sans cesse attaqué les mesures du gouvernement. Des exemples domestiques d’ailleurs tourmentaient Rinaldo ; il se rappelait Pierre Albizzi son oncle, non seulement chassé du gouvernement par Silvestre Médicis, mais décapité plus tard. Il voyait Côme chéri delà plèbe et entouré d’amis ; il le savait prudent, difficile à tromper, et il voyait avec impatience à côté de lui pour l’aider, Averardo de Médicis et Puccio Pucci. Celui-ci bien