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CHAPITRE V.

INSTITUTION DES PRIEURS À LA PLACE DES BONS-HOMMES. — SECOND PEUPLE DE FLORENCE.


Les événemens de la Sicile, l’arrivée en Toscane d’un vicaire de l’empire, les guerres de la Romagne, firent voir avec déplaisir aux Florentins des Gibelins diriger l’état avec les Guelfes (1282). Les quatorze bons-hommes institués par le cardinal Latino, dont six étaient Gibelins et huit Guelfes, s’accordaient mal entre eux à cause de leur nombre et de leurs partis divers. Pour le salut de l’Ëlat on détruit donc le gouvernement des quatorze. On crée une nouvelle seigneurie, de deux mois aussi ; et le peuple florentin, entraîné toujours plus rapidement vers une démocratie complète, la compose uniquement de trois Prieurs des arts, nommés ainsi sur ce que Jésus-Christ dit à ses disciples : vos estis priores.

C’était un changement tout plébéien, puisque les chefs s’appelaient Prieurs des arts majeurs, c’est-à-dire du commerce et de la plèbe. Aussi ce changement fut commencé par les consuls et le conseil de l’art de la laine, logé à Calimala, où se trouvaient les pliis sages et les piiissans citoyens, les premiers entre les nobles et les plébéiens, adonnés tous au commerce et dévoués au parti guelfe et à l’Église. Les trois premiers Prieurs des arts furent le noble Bartolo de Bardi, (fils d’un chevalier) pour l’art du drap étranger de Calimala, Rosso Bacherelli pour l’art de changeurs, et Salvi del Chiari Girolami, pour l’art de la laine, chacun choisi d’un différent quartier de la ville. Ils commencèrent en juin leur charge pour deux mois jusqu’en août, où les Prieurs devaient être renouvelés. Établis et nourris aux frais de la commune, dans l’abbaye de Florence (où s’assemblaient les anziani au temps du vieux peuple de Florence, et ensuite les quatorze) ; on leur donna six sergens et six messagers pour convoquer les citoyens. Les Prieurs ainsi