Page:Allart - L Indienne.djvu/278

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Julien avait laissé croître sa barbe, disant qu’il ne la raserait que quand il pourrait retourner à la Chambre des communes. Anna, en le regardant pendant que lady Hampshire disait ces mots, fut frappée de la ressemblance qu’elle avait déjà remarquée de Julien avec Jésus-Christ ; car cette Indienne avait besoin de déifier son amant : c’était le jeune dieu de la Judée au moment de ses sacrifices, avec ces mystères de passion et de douleur qu’Anna rêvait aux jours de sa félicité. Quelque chose de supérieur à la terre se mêle aux impressions des peuples du Midi. Julien, depuis ce jour, fut Jésus-Christ : la délicatesse des membres du dieu représentée par les artistes, la noblesse de sa personne, sa douceur angélique, et ce foyer d’amour et