Page:Allart - L Indienne.djvu/281

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vue était trop forte pour elle ; son âme exaltée y puisait une ivresse mortelle : si Julien souffrait plus long-temps, l’Indienne tomberait avant lui ; la maladie était moins redoutable que le feu où elle se consumait. Hélas ! hélas ! les émotions qui ont livré la femme à l’homme ont créé entre elle et lui comme des liens de la nature : la mère qui voit son enfant dépérir ne ressent pas au plus profond de ses entrailles des douleurs plus grandes que la femme éprise qui voit son jeune amant mourir ; les émotions d’Anna, dans ses beaux jours, avaient atteint le principe de sa vie ; aujourd’hui le principe de sa vie fut également atteint : Julien mourait, Anna mourait ; la même union qui les avait ravis aux cieux les liait à la tombe. Et