les idées de leur origine. C’était ici le génie du peuple, le génie des grands hommes qu’il portait dans son sein. C’est ainsi que la France rompit à jamais avec la naissance, car dès qu’on a connu la vraie aristocratie, on ne peut plus supporter l’autre : autant le vrai soleil luit d’un feu originel et pur, autant l’aristocratie du talent luit à côté de l’aristocratie héréditaire. Nous avons dit comment la société présente en Angleterre les deux extrêmes de la force et du ridicule. L’Empereur a voulu faire une aristocratie, et, chose remarquable ! on n’a respecté que ses maréchaux et sa légion-d’honneur, tant la dignité à vie a de vérité et convient à la France. La noblesse de la restauration, composée d’émigrés, de favoris et de parvenus, fut en désaccord avec le pays et donna cette chambre des pairs qui a montré des talens, vraiment, mais qui, sans base, est toujours descendue plus bas. Les ministres même de la restauration n’en eurent pas le respect. M. de Villèle, en un jour, y introduisit soixante-dix membres, et l’autre jour on en a introduit trente d’un coup, à la veille de procès de presse que la chambre des pairs doit juger. À Rome, le sénat fut perdu quand César y introduisit cent membres à la fois ; M. Pitt nuisit à l’aristocratie en créant trop de pairs ; en Angleterre, on est maître de leurs votes en les menaçant d’augmenter leur nombre ; le duc de Wellington préféra ne pas voter, ainsi que ses amis, et laissa passer enfin le bill de réforme. Si les ministres les premiers manquent de respect à la pairie, comment la nation en aurait-elle ? Si la pairie se passe du respect des ministres, comment s’offenserait-elle des mépris du peuple ? Et qu’est-ce qu’une aristocratie qui n’est pas respectée ? L’Empereur disait : « Si on m’ôte l’autorité d’un empereur, j’aime mieux faire partie du peuple souverain. »
La révolution de Juillet, qui n’était (quoiqu’on l’ait alors ignoré) qu’un pas vers de nouvelles desti-