Page:Allart - La Femme et la democratie de nos temps.djvu/129

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
112

tout fuit devant sa fureur, tout respecte ses petits, que vengerait sa férocité ; chez les animaux, la femelle seule éprouve des émotions qui la rapprochent de nous : dévouée, nourrice, attendrie, elle seule reçut une étincelle de vie humaine.

N’abordons pas le torrent de merveilles qui appuient celle-ci, même alors que tout ne nous paraît pas également beau et bien combiné. Les vertus seules firent triompher les peuples, et la Pologne paie encore de nos jours cette immoralité qui faisait dire à Catherine qu’elle l’achèterait avec un collier.

Il est une espèce d’hommes que Dieu agita plus particulièrement de son esprit, qu’il rendit plus sensibles à ses merveilles, qu’il enchanta mieux des beautés du monde, qu’il épouvanta plus des maux, auxquels il prouva mieux son intelligence et ses mystères. Le genre humain partageant l’émotion de ces hommes alla au devant des explications qu’ils lui donnèrent, tous inspirés selon les climats et les formes des contrées : ainsi Dieu se révélant aux Indiens exaltés par la magnificence de la nature, l’immensité du ciel, la chaleur et la fécondité, leur religion fut brillante et grandiose ; en Égypte, où le désert touchait aux champs fertiles, où la race était forte et mélancolique, la religion fut plus grave, comme dans la Judée voisine et stérile, où Dieu semblait parler par les convulsions de la nature. Les religions brillantes restèrent à l’Orient, la religion sévère passa à l’Occident, et des diversités, comme des ressemblances éternelles, resteront entre les religions, les races et les climats. L’espèce d’hommes qui fonda la religion fut partout plus ou moins habile où admirable ; Mahomet, comme Moïse, chercha Dieu, enseigna aux hommes à l’adorer, et par la bouche de ces hommes choisis, Dieu révéla réellement ses religions à la terre.

Tandis que les Indiens et les Grecs personnifiaient,