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des femmes hâta la civilisation, adoucit les mœurs, ainsi ce nouvel âge de culture pour les femmes mènera loin la société de la justice et de l’égalité ; comme autrefois l’homme rude et guerrier fut adoucit par elles, ainsi l’homme libre sera moralisé par elles.

Sur la ruine des fausses idoles, le ridicule sera jeté à la vanité et à l’hypocrisie, non aux passions. Supériorité et vertu, puissance et discipline feront les principes d’une civilisation qui fait succéder de plus en plus la justice et la nécessité.

Les distinctions sociales, la naissance, la richesse, tant comptées par les gens vulgaires, ne sont rien devant l’esprit ; le principe de l’égalité, c’est le génie ; la société de l’égalité, c’est celle de la vraie aristocratie. Si on obtient de cette société les plus grands résultats ; si elle profite à chacun ; si l’homme supérieur et l’homme borné y trouvent un égal bonheur ; si toutes les conditions sont dans l’ordre et la justesse, qui ne voit que c’est là que nous devons nous acheminer avec la prudence et la lenteur nécessaires ?

Du temps d’Aristote il y avait un petit parti qui soutenait qu’on avait pas droit de faire l’homme esclave : ce petit parti s’est grossi ; il n’a triomphé en Europe qu’il y a trois ans, quand le parlement d’Angleterre a aboli l’esclavage ; il ne triomphe pas encore dans le Nouveau-Monde. Ce petit parti, dès Aristote, représenta ces vérités que le genre humain porte dans son sein pour les voir triompher à la longue.

L’homme et la femme dans leur jeunesse rêvent des passions absolues de science, de pouvoir ou d’amour. Mais il n’est pas de telles passions. L’homme doit les unir, s’instruire, aimer, régner, et composer sa vie des émotions et des faits de tout genre où elle est destinée.

Si à l’humble rang où la nature nous a placée, nous avons traité de droits au dessus de nous, il y a bonne grâce au peuple à réclamer pour ses chefs :