Page:Allart - Les Enchantements de Prudence.djvu/11

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rent les pures études où j’aurais voulu vivre, car c’est Minerve qu’on trouve aux deux extrémités de la vie. »

Il ne semble pourtant pas que cette précocité d’émotions ait réellement dérangé l’élan de l’intelligence, car elle ajoute bientôt : « Je trouvais alors un grand plaisir dans la littérature et dans l’histoire. J’étudiais surtout l’histoire d’Angleterre. Je commençai d’étudier le latin. »

Ce goût pour l’histoire devient vite une philosophie pratique.

« Inspirée par mes études de l’histoire romaine, je ne songeais, dans les malheurs de mon pays (l’invasion) et de ma famille, qu’à garder cette dignité d’âme que les anciens commandent dans les revers et les prospérités. »

Elle ne montre pas d’avoir beaucoup pleuré ses parents ; bien qu’elle en parle avec éloge, je doute qu’elle ait été élevée avec tendresse.

Quand elle commence à aimer, elle débute par une amitié de femme où elle porte beaucoup de vénération et qui lui a toujours été maternelle. Elle vit à la campagne chez cette femme supérieure. « L’abbaye du Vallon était dans des bois, à sept ou huit lieues de Paris ; mais ces bois semblaient être à cent lieues de la ville. La contrée offrait le genre de beauté ordinaire aux campagnes des Gaules, renommées pour leurs ombrages, les forêts