LES FANTAISIES DE VESPASIEN
l est habillé de dentelles et de brocarts. Son gilet, ses
culottes et ses bas sont en soie de Chine, son habit
en velours de Gênes. Tous ces beaux atours ont coûté
fort cher et sortent du premier faiseur de Paris. On
l’admire au Palais-Royal. Il ne quitte plus la Vicomtesse
de Valfleuri, et, ma foi, les bonnes âmes en
jasent. Ses bras sont invariablement noués autour du
cou de cette belle convoitée. Il la regarde dans le
blanc des yeux, avec des prunelles ardentes, un peu
trop ardentes. Ses petites mains soignées caressent les
épaules rondes et soyeuses de la Vicomtesse, et lorsque
ses doigts ont longtemps frôlé sa peau blanche au
grain divin, si divin qu’il sent ses vertèbres en frissonner,
il rit de plaisir, et c’est un rire spécial qui
décèle le comble de son transport.
Il a de fort belles manières, et ses allures, quoique mièvres, sont de bon ton.
C’est vraiment dommage qu’une longue queue ner-