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DE LA DEMOCRATIE NOUVELLE.

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l’État, d’effacer les privilèges et les distinctions injustes, de faire passer une nation de l’enfance à. la jeunesse, d’émanciper les esprits, de généraliser les idées et de préparer les voies à l’affermissement des croyances non plus par la loi du plus fort, ni par l’adhésion aveugle du sentiment non plus par le besoin de consolation qui se traîne sur les pas du malheur, mais par le consentement de la volonté, la conviction de l’esprit et le sentiment de modération, né des leçons de la fortune.

Cette époque de transition s’explique encore, à nos yeux, par le droit qu’avaient les classes moyennes et inférieures d’être élevées sur les dé-bris d’un ordre qui avait perdu la vertu, et semblait frappé par le ciel. La justice demandait que le bien-être se communiquât, l’esprit d’égalité qui s’écoule de l’Évangile voulait être satisfait, et la vraie religion cherchait l’honneur de se faire aimer du, cœur, en se faisant de la raison une sujette volontaire.

Telle est l’intelligence que les chrétiens peuvent avoir de la vue perpétuelle de la Providence sur les événements de ce monde. Peu à peu tous les hommes doivent arriver à une portion de plus en plus grande de lumière et de bonheur et de