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DE LA DKMOCR~Ttf NOUVELLE.

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que naît de l’heureux balancement de toutes les volontés les droits résistent les uns aux autres; plus la province est indépendante, plus les citoyens sont à l’abri des injustes caprices de l’administration suprême. Ajoutons que la commune est l’école où se fait l’éducation des peuples, où ils apprennent à penser et a agir, et où l’individu se rend souverain de ses affaires.

Si j’admets la royauté, je la veux donc unie au régime provincial’; car si les esprits demeurent inoccupés dans les villes, si le roi est en tête-àtète, comme chez nous, avec un grand peuple oisif, il est exposé aux plus grands dangers comme faisant seul obstacle à la souveraineté populaire. La nature est diverse et se rit de la loi humaine. Sans doute, la Providence a partagé les hommes en agrégations selon le climat et la configuration du pays où ils sont jetés; mais ces agrégations ne doivent pas être aussi vastes qu’on les a faites. L’ambition des gouvernements a cherché à reculer les bornes de leur domination; le bonheur des hommes y a beaucoup perdu. Il y a des royaumes composés de parties hétérogènes réunies par un nœud factice que la violence seule peut maintenir c’est ce que je nomme une tvLa décentralisation que je demande est une décentralisation administrative. Il ne faut pas perdre de vue cette distinction.