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LIVRE IX, CHAP.!V

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prochera du but, il ne lui restera qu’a abandonner les idées étroites de la réforme religieuse et à se défaire de cette humeur inquiète et errante que donne l’esprit de secte. L’Angleterre, devenue démocratique et catholique, offrirait le spectacle d’une admirable nation mise en possession des éléments complets du bonheur. La France est plus prés que l’Angleterre de ce grand but que nous rêvons; notre pays est presque une démocratie monarchique. Les autels catholiques y sont encore debout s’ils se relèvent dans nos cœurs et que la liberté des provinces pousse des racines dans nos mœurs, nous pourrons entrevoir le fortuné rivage. Retirer le catholicisme de sa ruine apparente et développer graduellement, en l’appuyant sur l’éducation politique du peuple, le régime de nos franchises départementales, voilà donc le grand travail proposé aux hommes qui comprennent la politique de l’avenir.

L’Espagne possède la monarchie, les libertés provinciales et le catholicisme la démocratie même existe chez elle, car, dans ce pays où l’aristocratie n’est qu’un vain nom, il ne reste en face l’un de l’autre que le roi et le peuple, et le pouvoir de la couronne est si bien limité par les mœurs, les usages, les souvenirs et la fierté natlonale~ que l’on ne peut comparer à nul autre