LIVRE IX, CHAP. VI.
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vilisation; elle a laisse, sur les bords du Nil, des germes qui ont levé et qui étonnent aujourd’hui l’Europe. La déportation des criminels sur des rivages éloignés est, par les mêmes motifs un acte inique, anticivilisateur, violateur des lois de la Providence et des fins de l’humanité. Quoi vous semez aux extrémités du monde le fruit qui donne la mort Vous mettez le feu à des pays lointains pour sauver le vôtre Gardez vos criminels en tâchant de les corriger; et quand vous colonisez, envoyez ceux de vos habitants, qui sont le mieux faits pour donner de bons exemples, répandre la lumière de la science et propager les idées et les sentiments du christianisme. ’( En fSzS, la cour criminelle de la Nouvelle-Galles du sud (où les convicts anglais sont déportés) prononça cent six condamnations capitales, dont vingt-huit furent suivies d’exécution. L’année suivante, sur soixante-dix-neuf sentences il n’y en eut pas moins de trente exécutées. Enfin, en t83o, cent trente-quatre prévenus furent déclarés coupables de crimes entraînant la peine de mort et, sur ce nombre, la part réelle du bourreau fut de quarante-neuf. La population de Botany-Bay n’est que de 60,000 habitants; ce qui fait un condamné à mort sur t,2oo habitants.
II n’y eut, dans la même année, que cinquante-deux exécutions dans toute l’Angleterre.
Nous ne craignons pas de le dire, s’il existait en Europe un peuple fournissant annuellement un contingent proportionnel de crimes, les nations voisines entoureraient d’un cordon protecteur une société aussi infectée; et tandis qu’on repousserait sans pitié quiconque tenterait d’en
