Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/23

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soit, la rend ambitieuse : elle doit marcher, pressée qu’elle est par l’inquiétude qui est dans son sein. Rien ne demeure en ce monde. Tous les corps tendent à s’agrandir, et l’histoire interrogée témoigne que l’équilibre des pouvoirs dans une constitution est une chimère. La Chambre élective ne peut surmonter ses limites sans attenter sur l’autre Chambre et sur la royauté. Cependant la Chambre des pairs n’a plus rien à céder que son existence même, et il reste si peu de prérogatives à la couronne, que je ne vois pas une seule conquête d’un autre pouvoir sur elle, qui ne doive lui être fatale.

Ainsi, dans la supposition même de la république et de la légitimité abattues, les défendeurs actuels du gouvernement se diviseront sur ces deux grandes ruines[1] ; et la constitution ne tardera pas à être en danger.

Ceci nous paraît inévitable, si l’activité nationale, n’étant pas détournée fortement des soins politiques, continue à se porter sans relâche sur des questions de souveraineté, de limites de puissance, de débats touchant la borne des libertés publiques.

Seconder l’esprit de commerce, ranimer le

  1. Nous écrivions ces lignes prophétiques à la fin de 1835.