Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/231

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L’influence de l’Église dut aussi contribuer beaucoup à conserver aux Gaulois des cœurs d’hommes libres ; de sorte que nous autres hommes du tiers-état, nous sommes fils de Rome et du christianisme.

N’y a-t-il pas un profond enseignement pour la bourgeoisie à puiser dans ces souvenirs, et ne verra-t-elle pas que si sa liberté est sortie, à son aurore, de la municipalité et de l’Église, c’est sur la commune et sur la religion qu’elle doit établir les bases de son triomphe définitif ?

Le peuple commença à être représenté dans les états-généraux, sous Philippe le Bel[1]. Ces assemblées étaient une image affaiblie des anciennes diètes dites Champs de Mars ou Champs de Mai. Sous la première et la seconde race, les réunions tenues par les vainqueurs n’avaient été composées que de nobles et de membres du clergé. Charlemagne avait, reconnu au peuple le droit d’assister aux Champs de Mars[2]. Les Gaulois avaient obtenu d’aller, avec les Francs, y

  1. En 1302.
  2. Lex fit consensu populi et constitutione regis. Capitulaires, année 864.