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LIVRE X, CHAP. XI.

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seule borne, dans ces hautes régions, est donc toute morale elle est posée par le souvenir. Le temps effacera ces lignes idéales elles ont déjà disparu pour les hommes qui, sortis d’un sang noble se sont résignes à la mort, pour mieux renaître. Ceux-là, exilés volontaires de la terre natale sont naturalisés dans le pays de l’égalité. En se ralliant à la constitution nouvelle et plaçant la patrie au dessus de la famille, ils ont obtenu des lettres de bourgeoisie. Maintenant, si on limitait les classes moyennes par en bas en prenant pour borne le cens électoral, on égalerait le chiffre des membres de la classe moyenne à celui des électeurs jurés. On compte tout au plus cent soixante mille électeurs. Si on adoptait cette base, on voit que le chiffre de la bourgeoisie ne serait pas très élevé. L’abbé Siéyes évaluait, dans sa fameuse brochure sur le tiers-état, le nombre total des ecclésiastiques, en 1789, à quatre-vingt-un mille quatre cents, et celui des nobles à quarante mille’. Ainsi les Voici comment il faisait ce dernier calcul « Je ne connais qu’un moyen d’approcher du nombre des individus de cet ordre (de la noblesse) c’est de prendre la province où ce nombre est le mieux connu et de la comparer au reste de la France. La Bretagne est cette province et je remarque d’avance qu’elle est plus féconde en noblesse que les autres, soit parce qu’on n’y déroge point, soit à