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LIVRE Xtl, CHAP. XIV. 327

rement municipal et cela en la plaçant sous les ordres des autorités de la commune. La violation de ces principes pourrait altérer l’esprit de la garde nationale; on n’aurait plus de citoyens sans acquérir de soldats; on semerait dans ses rangs des germes de division; elle perdrait de vue l’image de la loi; l’obéissance cesserait de lui paraître un devoir; il serait à craindre que le service ne fût plus une affaire de zèle, mais de passion.

Ce qu’il y a d’admirable dans cette institution est la pratique de l’égalité. Elle confond chaque jour tous les rangs, place l’intérêt en sentinelle devant la liberté et fait passer dans les moeurs l’esprit des lois. Ce sont les institutions qui s’animent, prennent figure, marchent et vei!lent pour se défendre.

On voit riuappréciable efiet de ce service dans le lien qu’il établit, non seulement entre toutes les parties de la classe moyenne, mais encore entre la bourgeoisie et le peuple. Les classes inférieures participent, dans une certaine mesure, a la défense journalière de l’ordre public. Dans la garde nationale comme dans les élections municipales, elles viennent toucher la bourgeoisie. L’une des premières maximes de la démocratie nouvelle doit être de faire ressembler le corps social an corps humain, dans lequel des commu