Page:Alletz - De la démocratie nouvelle, ou des mœurs et de la puissance des classes moyennes en France - tome II.djvu/43

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La Grande-Bretagne, résolue de s’approvisionner de soie brute et de vendre ses cotons et ses aciers dans l’empire ottoman, en dépit de la barrière, essaie donc d’y pénétrer par l’Euphrate ; et c’est la Grèce qui, dans ses vastes desseins, doit hériter des anciennes destinées de l’Égypte. Si nous ne nous trompons pas, elle a conçu la grande idée de faire de la Grèce l’entrepôt de son commerce avec l’Orient, et de trafiquer sur chaque point de la route qui la conduira aux Indes. Au lieu de promener stérilement des trésors sur l’immensité de l’océan Atlantique, elle suivra sa route à travers un champ fertile qu’elle peut ensemencer en marchant ; ainsi le temps employé au trajet sera fructueux, et chaque pas l’enrichira.

Il me semble que notre intérêt n’est pas de laisser déchoir Alexandrie. Notre possession d’Alger, voisine de l’Égypte, gagnerait beaucoup plus au rétablissement du passage du commerce de l’Inde par la mer Rouge et l’isthme de Suez, qu’à l’ouverture de l’autre route qu’avait projetée Alexandre par le golfe Persique et l’Euphrate.

Si Méhémed-Ali rétablissait le fameux canal entre le Nil et la mer Rouge, commencé par Ptolémée Philadelphe, et dont les vestiges furent cherchés et retrouvés par Napoléon lui-même,